Les drones, robots de livraison, véhicules autonomes de livraison vont-ils envahir nos villes ?
Depuis plusieurs années, les grands acteurs de l’e-commerce ou du transport rivalisent d’annonces sur les drones de livraison, qui remplaceront bientôt les camions et décolleront à partir d’entrepôts, peut-être même de sites logistiques aériens. Certains imaginent des droïdes livreurs, qui vont non seulement nous apporter nos colis mais également sonner à l’interphone et prendre l’ascenseur …
La logistique est-elle devenue de la science-fiction ?
Quelle est la part de communication et la part de réalité autour de ces initiatives ?
Au-delà des effets marketing, il est essentiel de comprendre les raisons de ces innovations. Elles sont multiples.
Il s’agit tout d’abord de trouver des solutions permettant de réduire le coût de la livraison, le fameux « dernier kilomètre ». Comme dans d’autres domaines et notamment dans l’industrie, remplacer l’homme (le livreur) par la machine (le drone ou le robot) a pour objectif principal de réduire le coût. Sur le long terme et dans les pays développés, la machine coute toujours moins cher que la main d’œuvre. Nous trouvons là la première raison recherchée dans ces technologies.
Mais d’autres situations, parfois locales, justifient ces investissements de recherche. Le premier véhicule de livraison de colis autonome a été mis en service, au Japon, en avril 2017. La raison invoquée est de pouvoir faire face à la difficulté de recrutement des livreurs. Le concept est un véhicule autonome intégrant des consignes automatiques. Le rendez-vous avec le destinataire est mis en place sur une application mobile et le destinataire récupère le colis dans le véhicule, comme dans une consigne ordinaire. Le manque de conducteurs est invoqué aux Etats-Unis pour justifier les projets de camions autonomes. Dans ce contexte, que nous ne connaissons pas en France, le robot a pour origine une réponse à la carence de personnel dans certaines catégories d’emplois.
Un autre objectif est de pouvoir livrer très vite des zones reculées. Les drones peuvent facilement livrer des colis dans des zones montagneuses ou des îles difficiles d’accès. Les premiers tests en Europe sont effectués dans ces zones géographiques. Les difficultés de communication en Afrique justifient les projets de « drone-port », comme ceux du Rwanda, permettant la distribution de médicaments et alimentation. Il est probable que, sauf exception, les grandes agglomérations européennes ne constitueront pas à court terme un territoire de développement des livraisons en drones, pour des raisons de sécurité. Des cas spécifiques comme la livraison de certaines pièces détachées ou de flux réguliers entre des hôpitaux peuvent constituer des exceptions. Par contre, la desserte des zones reculées constitue un enjeu.
Les robots de livraison, qui sont des petits appareils autonomes pouvant transporter un colis ou un repas, sont déjà en test dans plusieurs villes de Grande-Bretagne ou des Etats-Unis. Près d’une dizaine de fabricants innovent et investissent sur ce créneau, aux Etats-Unis, en Israël, à Taiwan et en Europe. Le modèle le plus avancé semble être celui de Starship, société créée par les deux fondateurs de Skype. Mais les robots, pour fonctionner et être productifs, doivent être intégrés dans une chaîne plus large. C’est la raison pour laquelle Starship s’est associé à Mercedes pour concevoir le Robovan, base de chargement autonome et d’accueil des robots. Le concepteur français TwinswHeel, qui présentait son modèle sur le salon Innorobo, propose un modèle original, qui se déplace à 7 km/h. Il trouvera sa place dans la ville mais aussi à l’intérieur de sites industriels ou logistiques pour la gestion de flux internes.
Photos : Robot français TwinswHeel (Las Vegas et Paris)
Vidéo : Robot français TwinswHeel (dans les rues de Paris)
www.twinswheel.fr
L’accueil des robots de livraison dans une ville ne sera pas quelque chose de simple. Où roule le robot ? Sur le trottoir ou sur la chaussée ? Comment sont gérées les responsabilités ? A terme, faudra-t-il prévoir des voies spécifiques pour robots, comme les pistes cyclables ? L’apparition de ces véhicules dans les villes pose de nombreuses questions auxquelles nous devront apporter des solutions.
L’aspect marketing, parfois le plus visible, avec ses livraisons de produits par robot ou drone masque une réalité économique. L’entrepôt, mais aussi la ville, devront s’adapter à cette réalité.
"Droits de reproduction, de présentation et d'adaptation réservés © EOL"
Photo : droits réservés EOL
La logistique est-elle devenue de la science-fiction ?
Quelle est la part de communication et la part de réalité autour de ces initiatives ?
Au-delà des effets marketing, il est essentiel de comprendre les raisons de ces innovations. Elles sont multiples.
Il s’agit tout d’abord de trouver des solutions permettant de réduire le coût de la livraison, le fameux « dernier kilomètre ». Comme dans d’autres domaines et notamment dans l’industrie, remplacer l’homme (le livreur) par la machine (le drone ou le robot) a pour objectif principal de réduire le coût. Sur le long terme et dans les pays développés, la machine coute toujours moins cher que la main d’œuvre. Nous trouvons là la première raison recherchée dans ces technologies.
Mais d’autres situations, parfois locales, justifient ces investissements de recherche. Le premier véhicule de livraison de colis autonome a été mis en service, au Japon, en avril 2017. La raison invoquée est de pouvoir faire face à la difficulté de recrutement des livreurs. Le concept est un véhicule autonome intégrant des consignes automatiques. Le rendez-vous avec le destinataire est mis en place sur une application mobile et le destinataire récupère le colis dans le véhicule, comme dans une consigne ordinaire. Le manque de conducteurs est invoqué aux Etats-Unis pour justifier les projets de camions autonomes. Dans ce contexte, que nous ne connaissons pas en France, le robot a pour origine une réponse à la carence de personnel dans certaines catégories d’emplois.
Un autre objectif est de pouvoir livrer très vite des zones reculées. Les drones peuvent facilement livrer des colis dans des zones montagneuses ou des îles difficiles d’accès. Les premiers tests en Europe sont effectués dans ces zones géographiques. Les difficultés de communication en Afrique justifient les projets de « drone-port », comme ceux du Rwanda, permettant la distribution de médicaments et alimentation. Il est probable que, sauf exception, les grandes agglomérations européennes ne constitueront pas à court terme un territoire de développement des livraisons en drones, pour des raisons de sécurité. Des cas spécifiques comme la livraison de certaines pièces détachées ou de flux réguliers entre des hôpitaux peuvent constituer des exceptions. Par contre, la desserte des zones reculées constitue un enjeu.
Les robots de livraison, qui sont des petits appareils autonomes pouvant transporter un colis ou un repas, sont déjà en test dans plusieurs villes de Grande-Bretagne ou des Etats-Unis. Près d’une dizaine de fabricants innovent et investissent sur ce créneau, aux Etats-Unis, en Israël, à Taiwan et en Europe. Le modèle le plus avancé semble être celui de Starship, société créée par les deux fondateurs de Skype. Mais les robots, pour fonctionner et être productifs, doivent être intégrés dans une chaîne plus large. C’est la raison pour laquelle Starship s’est associé à Mercedes pour concevoir le Robovan, base de chargement autonome et d’accueil des robots. Le concepteur français TwinswHeel, qui présentait son modèle sur le salon Innorobo, propose un modèle original, qui se déplace à 7 km/h. Il trouvera sa place dans la ville mais aussi à l’intérieur de sites industriels ou logistiques pour la gestion de flux internes.
Photos : Robot français TwinswHeel (Las Vegas et Paris)
Vidéo : Robot français TwinswHeel (dans les rues de Paris)
www.twinswheel.fr
L’accueil des robots de livraison dans une ville ne sera pas quelque chose de simple. Où roule le robot ? Sur le trottoir ou sur la chaussée ? Comment sont gérées les responsabilités ? A terme, faudra-t-il prévoir des voies spécifiques pour robots, comme les pistes cyclables ? L’apparition de ces véhicules dans les villes pose de nombreuses questions auxquelles nous devront apporter des solutions.
L’aspect marketing, parfois le plus visible, avec ses livraisons de produits par robot ou drone masque une réalité économique. L’entrepôt, mais aussi la ville, devront s’adapter à cette réalité.
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