Carrefour, E.Leclerc, Intermarché, pourquoi la logistique de la grande distribution se réorganise ?
Depuis quelques années, nous assistons à un profond mouvement de modernisation des sites logistiques des groupes de grande distribution alimentaire. Plus que jamais, la grande distribution est en première ligne et représente 40% du marché de l’immobilier logistique. Les entrepôts réalisés par E.Leclerc, Intermarché, Carrefour, Système U ou Lidl sont souvent des grands entrepôts, de 40 000 à 90 000 m². Certains dépassent même les normes habituelles. C’est par exemple le cas de Carrefour qui réalise un entrepôt géant de 130 000 m² à Arthenay.
Ces plates-formes logistiques sont réalisées sur l’ensemble du territoire, notamment du fait de l’organisation régionale de la distribution alimentaire. Chaque entrepôt dessert une zone géographique et un ensemble de magasins.
Pourquoi cette transformation arrive maintenant ? Quelles en sont les raisons et les principes ?
Les entrepôts de la grande distribution alimentaire étaient souvent anciens. Avant le plan de modernisation, les 38 bases Intermarché avaient en moyenne 27 ans d’âge, beaucoup trop dans un domaine aussi évolutif. Mais ils étaient surtout trop petits. Le programme de réorganisation d’Intermarché vise à transférer les activités de ces 38 bases vers seulement 10 nouvelles bases, de grande dimension.
La concentration des moyens et surtout des typologies de produits (secs, frais et surgelés) permet de réduire les coûts de fonctionnement. Elle permet également de mieux massifier les transports et là aussi de réduire les coûts de distribution.
La construction de nouvelles plates-formes clés-en-main est l’occasion pour ces groupes de reconfigurer le fonctionnement même de l’entrepôt. La tendance est clairement affichée. C’est celle de l’automatisation, voire de la robotisation.
Prenons l’exemple de la future base Intermarché d’Erbrée, située entre Rennes et Laval. Intermarché y a acquis un terrain de 25 hectares et construit un site de 70 000 m². Cette plate-forme logistique vient en remplacement de 2 anciennes bases. Elle concentre un entrepôt de produits secs de 40 000 m² et 25 000 m² de logistique à température dirigée (froid positif et négatif). L’essentiel de la zone produits secs est totalement robotisée. Intermarché utilisera la technologie Witron de robotisation de la préparation de commandes, choix qui a déjà été celui effectué par E.Leclerc dans les entrepôts de Scapalsace ou de Scapest.
La robotisation d'une plate-forme logistique a pour objectif de réduire les coûts d’exploitation mais permet également une meilleure utilisation du foncier en réalisant des sites de grande hauteur (de 22 à 33 mètres). Le dernier projet de E.Leclerc au Mans, pour sa centrale Socamaine, est prévu avec une hauteur encore plus importante, de 42 mètres. Cela correspond à la hauteur d’un immeuble de 15 étages …
Au-delà de ces énormes chantiers d’optimisation logistique, il semble que plusieurs enjeux caractériseront les évolutions à venir.
Un des sujets est l’ultramutualisation. Les grands distributeurs, concurrents entre eux, vendent souvent les mêmes produits. Comme pour le pooling, l’enjeu de mutualisation des stocks est essentiel. C’est sur ce principe que Carrefour et Système U, dans le domaine des produits surgelés, ont mutualisé leurs stocks et les livraisons dans le cadre de l’entrepôt Mutual Logistics d’Attignat, dans l’Ain. Créé à l’origine pour Carrefour sur une surface de 12 500 m², cet entrepôt a fait l’objet d’une extension de 8 500 m² afin d’accueillir Système U.
Un autre enjeu est la livraison des petits formats urbains de magasins. Le développement rapide de ces enseignes, telles Monoprix, Franprix, A2pas nécessite des organisations différentes. Ces petits magasins ont peu de stock, développent des offres de snacking en ultra-frais et exigent des réapprovisionnements tous les jours, voire 2 fois par jour. La proximité de la zone de distribution est alors essentielle. L’enjeu est de regrouper, voire de livrer en multi-températures, mais aussi de réduire les temps d’approche. Il s’agit de livrer en moyens plus propres, plus adaptés à la ville. Le choix de Monoprix de construire un entrepôt de 51 000 m² à Wissous, après celui construit à Garonor, correspond à cette stratégie.
La multiplication des formats et canaux de vente, allant des hypermarchés aux drives, en passant par l’e-commerce et les petits formats urbains pose le problème de la logistique. Les assortiments sont différents, comme les unités de préparation ou les fréquences. Il est fort probable qu’un des enjeux sera de mieux regrouper les activités avec comme objectif la mutualisation des stocks et des moyens.
"Droits de reproduction, de présentation et d'adaptation réservés © EOL"
Photo : droits réservés EOL
Ces plates-formes logistiques sont réalisées sur l’ensemble du territoire, notamment du fait de l’organisation régionale de la distribution alimentaire. Chaque entrepôt dessert une zone géographique et un ensemble de magasins.
Pourquoi cette transformation arrive maintenant ? Quelles en sont les raisons et les principes ?
Les entrepôts de la grande distribution alimentaire étaient souvent anciens. Avant le plan de modernisation, les 38 bases Intermarché avaient en moyenne 27 ans d’âge, beaucoup trop dans un domaine aussi évolutif. Mais ils étaient surtout trop petits. Le programme de réorganisation d’Intermarché vise à transférer les activités de ces 38 bases vers seulement 10 nouvelles bases, de grande dimension.
La concentration des moyens et surtout des typologies de produits (secs, frais et surgelés) permet de réduire les coûts de fonctionnement. Elle permet également de mieux massifier les transports et là aussi de réduire les coûts de distribution.
La construction de nouvelles plates-formes clés-en-main est l’occasion pour ces groupes de reconfigurer le fonctionnement même de l’entrepôt. La tendance est clairement affichée. C’est celle de l’automatisation, voire de la robotisation.
Prenons l’exemple de la future base Intermarché d’Erbrée, située entre Rennes et Laval. Intermarché y a acquis un terrain de 25 hectares et construit un site de 70 000 m². Cette plate-forme logistique vient en remplacement de 2 anciennes bases. Elle concentre un entrepôt de produits secs de 40 000 m² et 25 000 m² de logistique à température dirigée (froid positif et négatif). L’essentiel de la zone produits secs est totalement robotisée. Intermarché utilisera la technologie Witron de robotisation de la préparation de commandes, choix qui a déjà été celui effectué par E.Leclerc dans les entrepôts de Scapalsace ou de Scapest.
La robotisation d'une plate-forme logistique a pour objectif de réduire les coûts d’exploitation mais permet également une meilleure utilisation du foncier en réalisant des sites de grande hauteur (de 22 à 33 mètres). Le dernier projet de E.Leclerc au Mans, pour sa centrale Socamaine, est prévu avec une hauteur encore plus importante, de 42 mètres. Cela correspond à la hauteur d’un immeuble de 15 étages …
Au-delà de ces énormes chantiers d’optimisation logistique, il semble que plusieurs enjeux caractériseront les évolutions à venir.
Un des sujets est l’ultramutualisation. Les grands distributeurs, concurrents entre eux, vendent souvent les mêmes produits. Comme pour le pooling, l’enjeu de mutualisation des stocks est essentiel. C’est sur ce principe que Carrefour et Système U, dans le domaine des produits surgelés, ont mutualisé leurs stocks et les livraisons dans le cadre de l’entrepôt Mutual Logistics d’Attignat, dans l’Ain. Créé à l’origine pour Carrefour sur une surface de 12 500 m², cet entrepôt a fait l’objet d’une extension de 8 500 m² afin d’accueillir Système U.
Un autre enjeu est la livraison des petits formats urbains de magasins. Le développement rapide de ces enseignes, telles Monoprix, Franprix, A2pas nécessite des organisations différentes. Ces petits magasins ont peu de stock, développent des offres de snacking en ultra-frais et exigent des réapprovisionnements tous les jours, voire 2 fois par jour. La proximité de la zone de distribution est alors essentielle. L’enjeu est de regrouper, voire de livrer en multi-températures, mais aussi de réduire les temps d’approche. Il s’agit de livrer en moyens plus propres, plus adaptés à la ville. Le choix de Monoprix de construire un entrepôt de 51 000 m² à Wissous, après celui construit à Garonor, correspond à cette stratégie.
La multiplication des formats et canaux de vente, allant des hypermarchés aux drives, en passant par l’e-commerce et les petits formats urbains pose le problème de la logistique. Les assortiments sont différents, comme les unités de préparation ou les fréquences. Il est fort probable qu’un des enjeux sera de mieux regrouper les activités avec comme objectif la mutualisation des stocks et des moyens.
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