Logistique et robotisation : l’histoire est en marche
Au fil des ans, la logistique a intégré des process de plus en plus complexes. Les enjeux sont alors de réduire le coût de la préparation de commandes, d’accélérer les opérations, d’améliorer la qualité et la fiabilité des services. Comme dans l’industrie automobile il y a plusieurs décennies, l’automatisation et la robotisation sont devenues dans la logistique un moyen de répondre à ces attentes. Mais il s’agit aussi de réduire la pénibilité du travail et de faire face aux pics d’activités qui sont de plus en plus fréquents. La robotisation transforme alors la logistique vers des fonctions industrielles. Le terme le plus souvent adopté pour ces implantations nouvelles est celui de plateformes « logistrielles ».
Automatiser pour livrer plus vite
Dans un contexte d’accélération des flux et de réactivité commerciale, la robotisation apporte dans de nombreux cas une partie de la solution. Ainsi, le groupe Beaumanoir, présent au travers de sa filiale C-Log à Poupry (Orléans), Saint-Malo et Cambrai, a engagé un vaste plan de développement de solutions robotisées pour l’activité e-commerce. L’objectif est de livrer avant 10 heures les commandes passées la veille avant 19h. 10 millions € sont investis dans ce but sur le site de 18 000 m² de Poupry. Cet investissement se traduit par un système de stockage Miniloads TGW et des petits robots conçus et fabriqués en interne par le groupe à Saint-Malo dans le but de réunir les commandes multi-articles. La solution robotisée permet de gagner un jour de préparation de commandes et de rivaliser avec les niveaux de performance des grands e-marchands. 15 000 pièces sont traitées quotidiennement dans cette installation, qui a pour objectif d’atteindre sous peu 50 000 pièces par jour.
Faire face aux pics de préparation de commandes et respecter les délais même lors des périodes les plus chargées, ce sont là les objectifs qui ont incité Coverguard à installer une solution de robotisation Goods to Man dans une partie du tout nouveau site logistique de Mionnay, proche de Lyon.
La robotisation trouve sa place dans le secteur de l’habillement, dans le B to B mais aussi, à grande échelle dans le B to C alimentaire. C’est ainsi le choix fait par l’e-marchand Picnic pour sa nouvelle plateforme de 42 000 m² à Utrecht (Pays-Bas). Avec 200 000 emplacements de stockage dans 3 zones de température, ce site totalement automatisé a une capacité de traitement de 150 000 commandes par semaine.
Le robot devient collaboratif
L’époque où la machine remplace l’humain est-elle définitivement révolue ? Ce n’est pas certain mais les tendances collaboratives sont intéressantes à observer. Le nouveau robot Proteus, conçu et déployé par Amazon, a pour mission de transporter les meubles de stockage des produits (les GoCarts), plus seulement dans une zone dédiée, mais au milieu des préparateurs. Ils cohabitent dans le même environnement physique que les humains, ce qui constitue là une grande nouveauté.
D’autres robots ont pour mission de porter les charges les plus lourdes. C’est ainsi le cas dans les sites de recyclage des déchets d’ameublement de Veolia, comme celui de Bègles (Bordeaux). C’est aussi cette fonction de port de charge que Leroy Merlin tente de résoudre au travers de la robotisation. Leroy Merlin, qui a automatisé une partie de son site de Réau de 72 000 m², travaille activement sur la mise en place de robots, qui aideraient les préparateurs dans le port des produits lourds. Ces solutions s’apparenteront à des exosquelettes qui accompagneront les préparateurs et leur permettront de réduire la pénibilité du travail.
La robotisation préfigure la plateforme logistique de demain. Intelligence artificielle, exosquelettes, drones d’inventaires sont aussi des moyens qui permettront de faire des implantations logistiques des sites pérennes sur le plan fonctionnel et économique. Ces nouvelles technologies font l’objet de nombreuses expérimentations, notamment dans le laboratoire Log!ville, situé près d’Anvers. Ce centre de démonstration de 2500 m² financé par l’Institut Flamand pour la Logistique et le FEDER se positionne comme le principal lieu en Europe permettant de tester en situation réelle les solutions du futur. Les enjeux sont scientifiques, mais aussi économiques et sociaux.
La robotisation se positionne dans ce contexte comme un levier de développement économique, mais aussi de relocalisation industrielle et logistique.
Sources :
Stratégies Logistique 18 mai 2022
Entreprendre 27 juillet 2022
L’Antenne 23 mai 2022
ZDnet 24 juin 2022
Ecommerce mag 20 juillet 2022
La Tribune 28 juin 2022