Mezzanine : La logistique e-commerce, une solution à plusieurs étages
La logistique e-commerce est fondée sur des principes très différents de ceux de la logistique traditionnelle d’approvisionnement de points de vente.
Au lieu d’approvisionner des magasins en cartons, palettes ou rolls, dans des quantités unitaires significatives basées sur du picking au colis, on approvisionne des particuliers qui achètent en général un, deux ou trois articles. La seule exception à la règle est l’alimentaire, les commandes des particuliers étant dans ce cas composées de plusieurs dizaines d’articles représentant deux ou trois cartons.
Les faibles quantités unitaires constituent une des caractéristiques de l’e-commerce. L’unité de préparation est l’UVC (Unité de Vente Consommateur).
Une seconde caractéristique est le choix. Un site web doit offrir un choix plus vaste qu’un magasin physique. Les sites web dans le domaine de l’habillement et de la chaussure proposent souvent 100 ou 150 000 références différentes.
Si l’on ajoute à ces deux critères celui du délai de livraison, de plus en plus court, on comprend qu’un entrepôt e-commerce n’a pas beaucoup de points communs avec un entrepôt de grande distribution.
On distingue deux cas de figure principaux. Dans le premier cas, le site web achète ou a en consignation l’article proposé. Dans le second cas, il est positionné chez un fournisseur. Certains sites web utilisent dans le même immeuble les deux modèles.
Les conséquences logistiques sont très différentes dans les deux cas. Dans le premier cas, l’article est en stock dans l’entrepôt. Dans le second cas, s’il n’est pas expédié directement par le fournisseur, ce qui arrive parfois notamment pour des produits encombrants, il transite dans l’entrepôt et il s’agit alors d’une fonction de crossdocking.
Un entrepôt e-commerce, s’il assure la fonction de stockage, doit donc gérer un nombre très important d’emplacements de stockage, les plus adaptés possibles en fonction de la taille des produits. Comme l’impact financier du stock est considérable du fait du nombre de références gérées, la quantité stockée par article est la plus faible possible.
Un entrepôt e-commerce, s’il assure la fonction de stockage, doit donc gérer un nombre très important d’emplacements de stockage, les plus adaptés possibles en fonction de la taille des produits. Comme l’impact financier du stock est considérable du fait du nombre de références gérées, la quantité stockée par article est la plus faible possible.
Les références doivent toutes être facilement accessibles afin de préparer les commandes avec le meilleur niveau de productivité. Nous sommes donc sur un modèle ou les produits doivent être à hauteur d’homme, sur un espace le plus concentré possible afin de limiter les déplacements.
La hauteur utile nécessaire est souvent de seulement 2,5 mètres. Les entrepôts récents ayant une hauteur de 10 mètres, nous comprenons qu’il y a là un enjeu économique considérable.
Est-il imaginable que 75% du volume de l’entrepôt reste inutilisé ?
Evidemment, cette équation ne peut pas tenir dans une entreprise normalement gérée.
Les logisticiens réfléchissent donc depuis longtemps à optimiser le volume. Plusieurs solutions existent. Les convoyeurs ou trieurs en hauteur en constituent une. Les bureaux superposés en sont une autre. Une solution pertinente est de construire à l’intérieur de l’immeuble des niveaux et des systèmes de convoyage entre ces niveaux permettant aux marchandises de circuler.
Dans un bâtiment locatif, il est difficile de créer ces niveaux intermédiaires de façon définitive. L’investisseur peut être réticent à faire perdre de la flexibilité à son immeuble. La solution la plus couramment utilisée est la mezzanine en structure légère.
En structure métallique et plancher métallique ou bois, elle est parfaitement adaptée à la situation, sur le plan opérationnel. Sur le plan réglementaire, c’est un tout autre sujet. Les problématiques qui se posent sont des problématiques d’assurance et de réglementation ICPE.
Une mezzanine (en plancher plein ou ajouré) est à considérer comme un niveau sur le plan réglementaire dès lors que sa surface est supérieure à 50 % de la surface de la cellule située en rez-de-chaussée et qu'elle est utilisée pour l'activité de stockage nécessitant la présence de personnel. Dans certains cas comme le textile, un pourcentage supérieur à 50% est accepté. La différence de terme entre mezzanine et niveau n’est pas anodine notamment sur le plan des contraintes en terme de dispositions constructives.
Au-delà de ces problématiques, l’enjeu financier de création de mezzanine en optimisant les surfaces justifie pleinement les démarches à entreprendre.
L’e-commerce nous apprend qu’un entrepôt n’est pas une surface, mais un volume que les mezzanines peuvent aider à utiliser de façon optimale.
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