Un entrepôt est aussi un lieu de vie

 
Au fil des années, l’entrepôt a évolué. Il a accompagné les grandes mutations logistiques des entreprises et les besoins des prestataires.
Les dimensions des plates-formes logistiques ont changé. Les outils se sont standardisés, les normes techniques se sont adaptées à la réglementation particulièrement contraignante.
 
L’immobilier logistique est devenu un métier de spécialiste et concerne la France, comme tous les grands pays européens.
L’entrepôt est devenu un maillon essentiel dans la supply chain, dont il est nécessaire d’optimiser l’emplacement, les coûts de fonctionnement et les procédures internes.
 
Les récents conflits sociaux dans les plates-formes logistiques peuvent laisser penser qu’un des aspects est parfois sous-estimé, celui de l’accueil du personnel.
En effet, les ratios d’emplois à l’hectare ont très sensiblement évolué lors des dernières années du fait du développement des nouveaux modes de consommation et notamment l’e-commerce, mais aussi de l’élargissement du métier de la plate-forme logistique à des activités complémentaires de personnalisation, d’emballage ou de montage de produits.

La fonction première de l’entrepôt est l’organisation des stocks et la préparation des commandes. Mais l’entrepôt a également de plus en plus souvent des fonctions de crossdocking. L’accélération des flux réduit ainsi la part improductive de l’entrepôt, le stock « mort ».
Dans ce contexte, il est de plus en plus courant de voir des entrepôts accueillir 200, 300 voire 500 employés. La fonction d’accueil du personnel et des locaux périphériques prend alors une toute autre dimension que celle qui est la sienne dans un entrepôt dans lequel travaillent 20 ou 30 personnes.
Constituer un lieu de travail pour 200 personnes va nécessiter la mise en place de services différents et la cohabitation de plusieurs équipes avec parfois des amplitudes horaires et des contraintes multiples.

La part croissante du personnel intérimaire crée dans l’entrepôt différentes catégories de personnes qu’il est nécessaire de faire cohabiter afin que l’ambiance de travail reste la même.

Certaines surfaces, souvent oubliées, retrouvent dans ce schéma toute leur cohérence. Ce sont les surfaces qu’on intitule de façon générique « les locaux sociaux ». Mais en quoi consistent-ils et comment évoluent-ils ?

Les locaux sociaux concernent, dans une plate-forme logistique, différentes typologies de surfaces.
Les surfaces de vestiaires et de sanitaires doivent être dimensionnées pour l’accueil du personnel avec son effectif maximal. En effet, un sous-dimensionnement génère des tensions internes inutiles. Une de ces contraintes sera de bien gérer les aspects sécuritaires afin d’éviter une porosité entre les surfaces de stockage et ces locaux.
Peu d’entrepôts ont des restaurants « interentreprises » ; par contre, ils disposent tous d’espaces de détente et de restauration. Il est souvent nécessaire de prévoir des espaces « machines à café » qui peuvent facilement être rendus un peu plus conviviaux avec quelques tables et panneaux. Les pauses dans une exploitation sont courtes. Ces quelques minutes seront souvent passées autour de la machine à café qui  joue un rôle essentiel dans l’ambiance de travail d’une exploitation.
La salle de restauration devra idéalement être très claire. En effet, le travail en entrepôt est souvent effectué à la lumière artificielle. Un espace repas aéré et lumineux pourra permettre aux employés de profiter un peu plus de ce moment de repos. Son sous-dimensionnement est source de tensions et de promiscuité, peu favorable à un bon état d’esprit.

Les locaux sociaux comprennent souvent des locaux CE ou syndicaux qui doivent là aussi être traités correctement afin d’éviter des situations compliquées.

Un entrepôt est généralement entouré de quelques espaces verts et de stationnement. Il est souvent assez simple de prévoir un espace social à l’extérieur avec quelques bancs, tables, voire un espace de jeu. Cela peut permettre à certains de trouver un espace pour quelques minutes de détente soit à la pause déjeuner, soit avant ou après le temps de travail.

Le dernier espace est l’entrée. Entrer dans un lieu de travail, c’est un moment très rapide mais qui marque l’employé, quel que soit son niveau. Une entrée étroite et dégradée laisse une image négative. Dans la mesure du possible, un espace d’entrée convivial, lumineux, et animé mettra l’employé dans une situation de confort et de dynamisme.

D’une façon générale, et si la géographie du site le permet, l’insonorisation de certains locaux peut permettre d’améliorer la qualité du moment passé. En effet, un entrepôt, surtout s’il est mécanisé, est un lieu bruyant. Le moment de pause doit avoir pour objectif de réduire cette tension.
Ces quelques messages permettent de comprendre l’importance de ces locaux dès lors que l’entrepôt accueille une population significative, permettant au personnel de se retrouver, d’échanger et de profiter des moments de pause.

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