Les perspectives 2015 en e-commerce

Le 27 janvier dernier, la FEVAD a présenté le bilan annuel 2014 et ses prévisions pour 2015. Il est intéressant de constater que le taux de croissance annuel de l’e-commerce continue à être supérieur à 10%. Même si nous sommes habitués à un tel rythme de croissance, cela constitue un fait marquant lorsque la progression du PIB n’est que de 0,3%.  
 

Mais le plus intéressant est la baisse sensible du panier moyen. Cette baisse est continue depuis 4 ans et atteint 10% en cumul. Elle est le reflet de la crise économique mais s’explique aussi par une modification progressive des habitudes d’achats sur internet. De façon corrélative, l’internaute commande plus fréquemment (20 commandes par an au lieu de 18 en 2013).
 

Le taux de croissance de l’e-commerce de 11% sur un an correspond ainsi à une augmentation de 15% du nombre de commandes. Ce chiffre signifie plus de colis et plus d’activité pour le secteur en pleine croissance de la logistique e-commerce.

Autre fait marquant que nous mentionne la Fevad, le nombre de sites marchands a fait un bond de 14% en un an. Ainsi, 20 000 nouveaux sites sont apparus en seulement un an. Nous voyons apparaître des secteurs émergents comme les pharmacies en ligne ou certains commerces de proximité.
 

Tout d’abord, à l’image des pays anglo-saxons, le M-commerce (commandes à partir de smartphones ou de tablettes) représente environ 16% du total des ventes contre 10% en 2013. Cette progression continuera très vraisemblablement cette année. Le M-commerce permet une facilitation des achats et surtout une mobilité. Il participe à la progression générale du secteur. Le taux du M-commerce en France est encore loin de celui constaté aux Etats-Unis, qui est de près d’un tiers des achats totaux.
 

Autre tendance, plus difficilement chiffrable, c’est l’importance que prennent les places de marché. Elles deviennent incontournables dans le domaine de l’e-commerce. Un des meilleurs exemples dans le monde est celui d’Alibaba en Chine.

Le très fort développement de l’activité e-commerce et surtout cross-canal des grands distributeurs « brick & mortar» constitue une autre évolution de fond.
 

Ainsi, si l’on analyse le top 15 des premiers sites marchands, on trouve chaque année une part plus dominante des places de marché et une présence accrue des groupes de distribution physiques comme la Fnac, Carrefour, Darty ou Leclerc. Ces derniers, qui sont au nombre de 7 sur les 15 premiers sites français, avaient, pour nombre d’entre eux, fait tardivement le choix du multi-canal, puis du cross-canal. Le retard se comble progressivement, permettant aux grands distributeurs de retrouver la place qui est la leur.
 

Est-ce alors la fin des annoncés "pure-players", dont le nombre dans le top 15 se réduit chaque année ? Ce qui est probable est la nécessité d’évolution de leur modèle, soit en s’orientant vers un concept de place de marché, soit en devenant incontournable dans leur segment. C’est par exemple ce qu’a choisi vente-privee.com. L’innovation dans les choix de livraisons constitue également un enjeu pour des sites qui n’ont pas la possibilité d’apporter des solutions de click & collect.
 

Sur un plan logistique, la croissance du nombre de colis impose la recherche de solutions alternatives à la livraison de point à point, qui atteint clairement ses limites.
 

Deux modes de retrait des colis connaîtront une croissance significative en 2015. Tout d’abord le click & collect, qui est le reflet du développement cross-canal des groupes de distribution physiques, se généralisera pour la plupart des enseignes disposant d’un maillage fin du territoire en points de vente.

D’autre part, les deux réseaux de consignes automatiques annoncés en 2014 verront apparaître l’implantation de points dans les grandes agglomérations dès cette année. Ils constitueront une alternative pertinente aux points relais traditionnels.

 
2015 est donc une année charnière qui donnera à la logistique et à la livraison toute son importance. La logistique e-commerce continuera probablement à être un des segments porteurs de l’immobilier logistique et commercial.

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