Le commerce de périphérie, un modèle durable ?
Le commerce de périphérie est lié à l’habitat périurbain. Pendant de nombreuses années, l’habitat périurbain a connu un fort développement motivé par un choix de mode de vie, mais aussi par des problématiques de coût immobilier.
Les centres-villes se sont progressivement vidés d’une partie de leurs habitants au profit des zones périurbaines.
Depuis le début des années 2000, nous constatons que les centres-villes retrouvent une certaine attractivité. Des villes comme Bordeaux, Toulouse, Nantes ou Montpellier ont par exemple vu croître de façon significative leur population urbaine, attirée par un centre-ville rénové, des transports en commun et des services qui n’existaient plus.
En parallèle, le commerce de centre-ville se développe autour de petits formats de proximité, Monop’, A2pas, Intermarché express, Franprix, Carrefour Market ou City…
L’e-commerce a capté une part de marché significative dans certains secteurs comme les loisirs, l’électronique grand public ou l’habillement, perturbant ainsi l’équilibre commercial qui existait dans les agglomérations.
Le commerce de périphérie souffre de ces tendances, accentuées par une conjoncture économique peu favorable. Les leviers de croissance dans le commerce périurbain sont alors rares.
Avec plus de 3400 emplacements, le drive est devenu en quelques années le symbole d’un nouveau modèle de commerce périurbain fondé sur l’e-commerce et le service. Il y a seulement dix ans, peu nombreux étaient ceux qui avaient parié sur la réussite de ce mode de commerce plus proche du modèle américain que de nos valeurs européennes. Pourtant, la réalité, aidée par un contexte juridique favorable, nous montre le contraire.
La principale évolution, qui permettra au commerce de périphérie d’exister et de continuer à se développer, est son positionnement dans le cadre d’une distribution cross-canal. En quelques années, les distributeurs « Brick & mortar » ont conquis la majorité des premières places du classement des e-marchands, doublant nombre de pure-players. Leur force est notamment de pouvoir s’appuyer sur un réseau physique de magasins, qui permet au consommateur de retirer ses achats, de les recevoir rapidement, de les essayer, de les regarder et parfois de les retourner.
L’avenir du commerce de périphérie passe aussi par une évolution du modèle de centre commercial ou de zone commerciale. Ces sites seront nécessairement plus numériques, mais offriront également une expérience d’achat différente, en alliant commerce et loisirs.
Les zones commerciales deviendront progressivement adaptées à des mobilités douces, vélo et promenade.
Les zones constituées de « boîtes commerciales » laisseront alors la place à des ensembles architecturalement plus homogènes, aménagés, agréables et attractifs.
Le commerce de périphérie apportera au consommateur des services de plus en plus étendus, une interaction avec la mobilité numérique, mais aussi un moment de plaisir, qu’il a souvent perdu.
La plaquette du premier centre commercial français, Cap 3000 à Nice, ouvert en 1969, mentionnait à l’époque que « Cap 3000 est un centre de vie où, dans une agréable ambiance, le rêve et la détente se mêlent aux nécessités de la vie de tous les jours »
La zone commerciale de demain devra retrouver l’esprit qui a fait le succès des premiers espaces commerciaux de la fin des années 1960 autour de l’excellence et de l’innovation.
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