La COP 21, une opportunité pour la green supply chain
La COP 21, qui se tient dans quelques jours à Paris, est un moment de mobilisation de tous autour d’un sujet, le climat. La première conférence des Nations Unies sur le climat date de 1979. En 36 ans, malgré les conférences successives, force est de constater que la situation climatique n’a fait que s’aggraver, avec ses conséquences multiples, bien connues. Les enjeux de cette conférence, qui vise non plus à éradiquer le réchauffement climatique, mais seulement à le limiter, sont considérables.
La logistique est une des composantes du dérèglement climatique. Mais elle n’est que la conséquence du développement des échanges, de la mondialisation et des évolutions de la consommation.
La délocalisation massive des entreprises a participé, en quelques décennies, à l’augmentation des flux physiques. Le développement des pays du Sud a également eu pour effet l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, qui étaient alors essentiellement générés par les pays développés du Nord.
En France, le secteur des transports est le premier secteur émetteur de GES, avec 27% des émissions totales (source Ministère de l’Ecologie). Ce volume d’émission est réparti de façon presque égale entre le transport de personnes et le transport de marchandises.
L’impact de la logistique, qui intègre les flux de transport de marchandises, mais aussi les émissions produites par les quelques 80 millions de m² d’entrepôts, pour ne compter que ceux de plus de 5 000 m², positionne la supply chain au cœur des préoccupations.
Moins d’émissions de CO², c’est d’abord mieux positionner les plates-formes logistiques. Les positionnements naturels des plates-formes sont les points névralgiques de transfert modal, actuels ou futurs : les ports et les parcs logistiques dotés d’installations ferroviaires. Mais le positionnement d’une plate-forme dépend d’autres critères, notamment les flux en amont et en aval du site concerné. Réduire les émissions de CO², c’est positionner les sites logistiques en fonction des origines/destinations de la plate-forme afin d’optimiser les flux de transport.
Le second sujet, clairement identifié dans la loi sur la transition énergétique, est la nécessité de mieux remplir les camions et d’optimiser les flux. Si cet objectif peut sembler simple à atteindre, il nécessite des logiques de coopération entre des entreprises parfois concurrentes. Les meilleurs exemples sont ceux du pooling dans la grande distribution et des Centres de Distribution Urbains (CDU) afin de mieux organiser les livraisons dans les villes.
Un autre axe de travail, qui concerne la supply chain mais aussi les achats, est de modifier les sources d’approvisionnement. Expédier des tissus en Asie pour réexpédier des vêtements constitue un choix pertinent sur le plan financier mais pas sur le plan environnemental. Les groupes de retail doivent alors réfléchir à raccourcir les distances, par exemple en privilégiant le bassin méditerranéen, plus proche des lieux de consommation européens ou, même si cet objectif est très ambitieux, à relocaliser les installations industrielles en Europe.
Réduire les émissions de GES dans la supply chain, c’est aussi rouler plus propre. La transition énergétique dans le transport de marchandises sera un chantier de long terme. Toutefois, l’amélioration des motorisations, le développement des technologies hybrides, GNV (Gaz Naturel pour Véhicules) ou électriques peuvent permettre de réduire sensiblement les émissions.
La green supply chain comprend également le volet de transfert modal, nécessitant de lourds investissements publics en infrastructures. Mettre les camions sur des trains et développer le mode fluvial constituent des enjeux majeurs. Certains groupes de distribution, sur l’axe fluvial Seine ou Rhône, ont mis en œuvre des solutions tout à fait pertinentes.
L’immobilier logistique, outre sa localisation, a un rôle primordial à jouer dans la green supply chain. L’autre aspect essentiel est la construction. Construire durable, c’est réfléchir en amont à l’ensemble des paramètres de gestion du site, les matériaux utilisés et leur origine, l’isolation, le chauffage et l’électricité. C’est donc intégrer l’immeuble logistique dans son territoire, réduire sa consommation d’énergie. C’est aussi éviter l’éparpillement des sites sur le territoire et favoriser des logiques de regroupement et de plateformisation, qui permettent de générer des synergies et de réduire l’impact transport global. C’est également privilégier une localisation permettant au personnel d’accéder plus facilement au site logistique en transports en commun.
La COP 21 constitue donc pour la green supply chain une étape, mais aussi un enjeu majeur pour les générations futures.
"Droits de reproduction, de présentation et d'adaptation réservés © EOL"
La logistique est une des composantes du dérèglement climatique. Mais elle n’est que la conséquence du développement des échanges, de la mondialisation et des évolutions de la consommation.
La délocalisation massive des entreprises a participé, en quelques décennies, à l’augmentation des flux physiques. Le développement des pays du Sud a également eu pour effet l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre, qui étaient alors essentiellement générés par les pays développés du Nord.
En France, le secteur des transports est le premier secteur émetteur de GES, avec 27% des émissions totales (source Ministère de l’Ecologie). Ce volume d’émission est réparti de façon presque égale entre le transport de personnes et le transport de marchandises.
L’impact de la logistique, qui intègre les flux de transport de marchandises, mais aussi les émissions produites par les quelques 80 millions de m² d’entrepôts, pour ne compter que ceux de plus de 5 000 m², positionne la supply chain au cœur des préoccupations.
Moins d’émissions de CO², c’est d’abord mieux positionner les plates-formes logistiques. Les positionnements naturels des plates-formes sont les points névralgiques de transfert modal, actuels ou futurs : les ports et les parcs logistiques dotés d’installations ferroviaires. Mais le positionnement d’une plate-forme dépend d’autres critères, notamment les flux en amont et en aval du site concerné. Réduire les émissions de CO², c’est positionner les sites logistiques en fonction des origines/destinations de la plate-forme afin d’optimiser les flux de transport.
Le second sujet, clairement identifié dans la loi sur la transition énergétique, est la nécessité de mieux remplir les camions et d’optimiser les flux. Si cet objectif peut sembler simple à atteindre, il nécessite des logiques de coopération entre des entreprises parfois concurrentes. Les meilleurs exemples sont ceux du pooling dans la grande distribution et des Centres de Distribution Urbains (CDU) afin de mieux organiser les livraisons dans les villes.
Un autre axe de travail, qui concerne la supply chain mais aussi les achats, est de modifier les sources d’approvisionnement. Expédier des tissus en Asie pour réexpédier des vêtements constitue un choix pertinent sur le plan financier mais pas sur le plan environnemental. Les groupes de retail doivent alors réfléchir à raccourcir les distances, par exemple en privilégiant le bassin méditerranéen, plus proche des lieux de consommation européens ou, même si cet objectif est très ambitieux, à relocaliser les installations industrielles en Europe.
Réduire les émissions de GES dans la supply chain, c’est aussi rouler plus propre. La transition énergétique dans le transport de marchandises sera un chantier de long terme. Toutefois, l’amélioration des motorisations, le développement des technologies hybrides, GNV (Gaz Naturel pour Véhicules) ou électriques peuvent permettre de réduire sensiblement les émissions.
La green supply chain comprend également le volet de transfert modal, nécessitant de lourds investissements publics en infrastructures. Mettre les camions sur des trains et développer le mode fluvial constituent des enjeux majeurs. Certains groupes de distribution, sur l’axe fluvial Seine ou Rhône, ont mis en œuvre des solutions tout à fait pertinentes.
L’immobilier logistique, outre sa localisation, a un rôle primordial à jouer dans la green supply chain. L’autre aspect essentiel est la construction. Construire durable, c’est réfléchir en amont à l’ensemble des paramètres de gestion du site, les matériaux utilisés et leur origine, l’isolation, le chauffage et l’électricité. C’est donc intégrer l’immeuble logistique dans son territoire, réduire sa consommation d’énergie. C’est aussi éviter l’éparpillement des sites sur le territoire et favoriser des logiques de regroupement et de plateformisation, qui permettent de générer des synergies et de réduire l’impact transport global. C’est également privilégier une localisation permettant au personnel d’accéder plus facilement au site logistique en transports en commun.
La COP 21 constitue donc pour la green supply chain une étape, mais aussi un enjeu majeur pour les générations futures.
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