L’imprimante 3D : des enjeux commerciaux, logistiques et environnementaux
L’imprimante 3D défraie la chronique depuis de nombreux mois. Nous l’imaginons déjà trôner dans notre salon. Est-elle un sujet à la mode, un rêve ou correspond-elle à une part de réalité ? Quelles seront les conséquences logistiques ou commerciales de ce moyen déporté de reproduction de pièces en plastique ou en métal ?
Le jury des Rois de la Supply Chain 2016 a décerné le prix de l’innovation à Alstom-Cetim pour sa démarche d’utilisation de la fabrication additive (nom industriel de l’imprimante 3D) afin d’optimiser le stock de pièces de rechanges. Nous sommes bien loin du marketing ! Il s’agit là de réaliser en exemplaire unique des pièces de véhicules de transport qu’Alstom doit stocker pendant des décennies. Réduire ces stocks constitue un enjeu. Les fabriquer à la demande permet d’avoir la certitude de disposer de la pièce en un temps réduit. La fabriquer sur le lieu de réparation permet de supprimer le coût de transport et le délai d’acheminement. En outre, l’imprimante 3D peut permettre d’optimiser la pièce en réduisant la consommation de matière, pour une résistance identique. La pièce pourra alors être plus légère, n’ayant pas les mêmes contraintes industrielles. Autre avantage, la fabrication de la pièce ne génère plus de déchets. Cet exemple nous montre quelques-uns des enjeux que constitue le marché de fabrication 3D de pièces industrielles, notamment celles dont le taux de rotation est faible et que les constructeurs doivent stocker.
L’application industrielle des imprimantes 3D est large. L’enjeu médical est par exemple considérable, notamment pour la réalisation de prothèses orthopédiques, permettant d’en réduire le coût. Prothèses dentaires ou aides auditives peuvent assez facilement être réalisées à partir de ces technologies.
Les utilisations des imprimantes 3D sont en fait multiples et notamment destinées au grand public. L’imprimante 3D peut être imaginée dans des commerces, des « Fab Lab » que les particuliers fréquenteront afin de réaliser la pièce recherchée. Les sites de logiciel 3D proposent déjà un nombre important d’articles domestiques, jouets, objets de décoration ou gadgets. Ils proposeront probablement demain le bouton de notre four à micro-ondes qui s’est cassé et que nous pourrons ainsi remplacer. Leroy Merlin ne s’y trompe pas en ouvrant dans certains magasins des Fab Lab intégrant des imprimantes 3D. Ce sera peut-être demain le cas des magasins de sport ou de loisirs. Qui ne s’est pas trouvé confronté à une pièce plastique cassée, une poignée, un bouton ou fermeture nécessitant de changer la totalité de l’objet ? L’imprimante 3D, qui permettra de remplacer cette pièce, aidera à prolonger la durée de vie des objets avec un objectif environnemental. Réparer, c’est faire durer les objets. Les pièces en plastique sont souvent celles qui cassent facilement.
Même si le coût des imprimantes diminue, l’utilisation domestique reste aujourd’hui limitée et dépendra beaucoup de la qualité des objets et des fichiers reproductibles disponibles. Les Fab Lab centralisés pourront s’équiper de différents types de machines de qualité souvent supérieure.
Sur un plan logistique, comme le montre l’exemple d’Alstom, l’imprimante 3D peut avoir un impact sur le volume en stock, notamment de pièces détachées. En produisant la pièce sur le lieu de destination, la fabrication 3D permet de réduire le transport (notamment aérien) et les frais de douane. Il faudra toutefois toujours approvisionner la machine en matières premières. L’imprimante 3D a un autre intérêt économique et environnemental qui sera de supprimer l’emballage de la pièce.
La révolution que nous prépare le développement des imprimantes 3D se heurte pourtant à de nombreux obstacles.
L’imprimante 3D est lente et n’est donc pas adaptée aux productions de masse. La qualité de fabrication est parfois médiocre ; les produits ont souvent une surface rugueuse, peu attractive. La fabrication sur le lieu d’utilisation supprime des étapes de contrôle et pose ainsi des problèmes de sécurité. Des problèmes juridiques peuvent apparaître, liés notamment à la responsabilité ou à la propriété intellectuelle.
Nul ne peut aujourd’hui prévoir l’importance qu’occupera dans les prochaines décennies cette technologie sur l’industrie. L’imprimante 3D et ses applications bouleversent notre façon de raisonner. Industrie, logistique et commerce n’ont jamais été aussi proches.
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Photo : droits réservés EOL
Le jury des Rois de la Supply Chain 2016 a décerné le prix de l’innovation à Alstom-Cetim pour sa démarche d’utilisation de la fabrication additive (nom industriel de l’imprimante 3D) afin d’optimiser le stock de pièces de rechanges. Nous sommes bien loin du marketing ! Il s’agit là de réaliser en exemplaire unique des pièces de véhicules de transport qu’Alstom doit stocker pendant des décennies. Réduire ces stocks constitue un enjeu. Les fabriquer à la demande permet d’avoir la certitude de disposer de la pièce en un temps réduit. La fabriquer sur le lieu de réparation permet de supprimer le coût de transport et le délai d’acheminement. En outre, l’imprimante 3D peut permettre d’optimiser la pièce en réduisant la consommation de matière, pour une résistance identique. La pièce pourra alors être plus légère, n’ayant pas les mêmes contraintes industrielles. Autre avantage, la fabrication de la pièce ne génère plus de déchets. Cet exemple nous montre quelques-uns des enjeux que constitue le marché de fabrication 3D de pièces industrielles, notamment celles dont le taux de rotation est faible et que les constructeurs doivent stocker.
L’application industrielle des imprimantes 3D est large. L’enjeu médical est par exemple considérable, notamment pour la réalisation de prothèses orthopédiques, permettant d’en réduire le coût. Prothèses dentaires ou aides auditives peuvent assez facilement être réalisées à partir de ces technologies.
Les utilisations des imprimantes 3D sont en fait multiples et notamment destinées au grand public. L’imprimante 3D peut être imaginée dans des commerces, des « Fab Lab » que les particuliers fréquenteront afin de réaliser la pièce recherchée. Les sites de logiciel 3D proposent déjà un nombre important d’articles domestiques, jouets, objets de décoration ou gadgets. Ils proposeront probablement demain le bouton de notre four à micro-ondes qui s’est cassé et que nous pourrons ainsi remplacer. Leroy Merlin ne s’y trompe pas en ouvrant dans certains magasins des Fab Lab intégrant des imprimantes 3D. Ce sera peut-être demain le cas des magasins de sport ou de loisirs. Qui ne s’est pas trouvé confronté à une pièce plastique cassée, une poignée, un bouton ou fermeture nécessitant de changer la totalité de l’objet ? L’imprimante 3D, qui permettra de remplacer cette pièce, aidera à prolonger la durée de vie des objets avec un objectif environnemental. Réparer, c’est faire durer les objets. Les pièces en plastique sont souvent celles qui cassent facilement.
Même si le coût des imprimantes diminue, l’utilisation domestique reste aujourd’hui limitée et dépendra beaucoup de la qualité des objets et des fichiers reproductibles disponibles. Les Fab Lab centralisés pourront s’équiper de différents types de machines de qualité souvent supérieure.
Sur un plan logistique, comme le montre l’exemple d’Alstom, l’imprimante 3D peut avoir un impact sur le volume en stock, notamment de pièces détachées. En produisant la pièce sur le lieu de destination, la fabrication 3D permet de réduire le transport (notamment aérien) et les frais de douane. Il faudra toutefois toujours approvisionner la machine en matières premières. L’imprimante 3D a un autre intérêt économique et environnemental qui sera de supprimer l’emballage de la pièce.
La révolution que nous prépare le développement des imprimantes 3D se heurte pourtant à de nombreux obstacles.
L’imprimante 3D est lente et n’est donc pas adaptée aux productions de masse. La qualité de fabrication est parfois médiocre ; les produits ont souvent une surface rugueuse, peu attractive. La fabrication sur le lieu d’utilisation supprime des étapes de contrôle et pose ainsi des problèmes de sécurité. Des problèmes juridiques peuvent apparaître, liés notamment à la responsabilité ou à la propriété intellectuelle.
Nul ne peut aujourd’hui prévoir l’importance qu’occupera dans les prochaines décennies cette technologie sur l’industrie. L’imprimante 3D et ses applications bouleversent notre façon de raisonner. Industrie, logistique et commerce n’ont jamais été aussi proches.
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